Les différentes huiles
Avant de plonger dans le monde fascinant du végétal et de ses innombrables vertus, je vous propose de découvrir ensemble ce qui différencie une huile végétale d’une macération huileuse ou encore d’un beurre végétal.
Les huiles végétales (HV)
Qu’est-ce qu’une huile végétale?
Les HV (aussi appelées « oléolats ») sont issues des oléagineux, cette famille de plantes et d’arbres dont les graines et les fruits sont riches en matière grasse.
Il en existe différentes sortes aux nombreuses utilisations et multiples bienfaits. Ces véritables richesses de la nature trouveront tout aussi bien leur place dans vos préparations culinaires, dans la composition de vos cosmétiques faits maison ou encore lors de la réalisation d’un massage (pour le plus grand bonheur de votre entourage 🙂 ). Elles sont également de solides alliées pour le maintien d’une santé de fer ou pour soulager et soigner les petits bobos du quotidien.
Mais quelles sont les différentes manières d’obtenir une huile végétale ? Et est-ce que tous ces processus se valent ? Faisons le point ensemble.
Les méthodes d’extraction
Après avoir retiré les feuilles et la tige puis décortiqué les graines de la plante concernée, il existe 4 procédés pour en récupérer l’oléolat :
- La pression hydraulique avec scroutins ou « pression à froid »
Les fruits secs (les amandes, les noix ou les noisettes par exemple) sont écrasés et mis dans des poches en toile appelées « scroutins ». Ils sont ensuite pressés à froid pour en extraire l’huile à une température n’excédant pas les 40°C). Cette technique produit ce que l’on appelle une huile végétale vierge : d’excellente qualité, elle conserve un maximum de vitamines et d’acides gras. L’utilisation d’une HV vierge est à prioriser dans tous les cas 😉
- La pression mécanique ou « pression à chaud »
Les graines subissent une opération de broyage et de malaxage à l’aide d’une vis sans fin qui tourne à vitesse lente (la trituration). Cette vis se trouve à l’intérieur d’une cage munie de barreaux dont la sortie est réduite par un cône qui produit la pression, entraînant un échauffement des graines (d’où son surnom de pression à chaud). Cette méthode a le mérite de conserver la majeure partie des qualités diététiques des graines.
- La centrifugation
Il s’agit d’une technique de séparation des composés d’un mélange en fonction de leur différence de densité. Après une opération de broyage, le mélange obtenu (« broyat » ou « tourteau oléagineux ») est soumis à une force centrifuge, ce qui permettra de séparer l’huile de la pulpe du fruit ou de la graine. Bien qu’un tant soit peu « agressive » et n’engendrant pas une HV de la meilleure qualité, cette méthode ne présente pas de contre-indication particulière.
- L’extraction au solvant
Cette technique est la plus couramment utilisée pour les huiles alimentaires courantes. L’hexane (substance issue du pétrole) est ici utilisé afin de dégraisser le résidu des graines broyées. S’ensuit une distillation visant à éliminer le solvant afin d’obtenir l’huile désirée. Bien que ce procédé soit le plus rentable, l’huile végétale obtenue est de qualité médiocre (couleur et goût neutres, sans odeur, vertus amoindries voire inexistantes). De plus, Il est fort probable de retrouver des résidus de solvant dans le produit final… À proscrire, donc.
Bon à savoir
Il existe également des huiles qui ne sont pas issues du végétal : les huiles minérales (obtenues lors du processus de raffinement du pétrole) et les huiles synthétiques fabriquées en laboratoire. Certes, elles ne s’oxydent pas et sont bon marché, mais voilà bien leurs seuls avantages ! En effet, notre peau n’absorbe pas la plupart de ces huiles : elles laissent une pellicule grasse à sa surface rendant ainsi la respiration de l’épiderme difficile, voire impossible. De plus, elles ne sont pas métabolisées par le corps humain, ne sont pas comestibles et ne présentent pas la moindre qualité nutritive ! Je vous recommande donc la plus grande prudence dans votre choix, le meilleur restant d’opter pour une huile végétale vierge issue de l’agriculture biologique 🙂 .
Macérats huileux et beurres végétaux
Voilà des produits de plus en plus répandus dont on entend dire beaucoup de choses. Parfois erronées. Je vous propose donc pour conclure de faire un point rapide sur ces « dérivés » des huiles végétales afin qu’ils n’aient plus de secret pour vous.
Tout d’abord, le macérat huileux. Comme son nom l’indique, il est le résultat d’une macération de plantes médicinales DANS une HV vierge (et non une huile végétale à part entière comme on l’entend par trop souvent). L’objectif du macérat est donc d’extraire les principes actifs d’une plante en plongeant les fleurs ou les feuilles de cette dernière dans un corps gras qui devient ainsi le support des propriétés actives du végétal, tout comme de son goût et de sa fragrance. Confectionnés depuis l’antiquité, les macérats huileux peuvent être utilisées en cuisine, pour la fabrication de cosmétiques ou dans le cadre de soins particuliers. Les plus connus sont les macérats de Calendula (régénérant cutané), d’Arnica (véritable contre-coups naturel) ou encore de Millepertuis (idéal contre les brûlures). Une liste loin d’être exhaustive, le monde végétal étant d’une richesse incommensurable !
Quant aux beurres végétaux, point de barattage ici ! Mais alors, qu’est-ce qu’un beurre végétal ? Vous allez voir, c’est enfantin 🙂 .
En fonction du type d’acides gras contenus dans la graine ou le fruit sélectionné pour l’extraction, le corps gras obtenu sera (à température ambiante) : liquide (on parle d’huile végétale) ou… solide ! C’est dans ce deuxième cas qu’il est alors question de « beurre végétal », comme le beurre de mangue ou de karité par exemple. Les beurres peuvent parfois être « raffinés » afin d’en améliorer la conservation et la consistance ou d’en neutraliser l’odeur. Comme vous vous en doutez sûrement, nous leur préférerons les « beurres bruts » biologiques (issus d’une première pression à froid) afin de profiter de tous leurs bienfaits :-). Tout comme un macérat huileux, le beurre végétal peut s’utiliser en cuisine, comme cosmétique ou dans un soin du corps.
Quelques conseils
Je vous recommande de conserver vos huiles végétales, macérats et autres beurres végétaux dans un endroit frais et sec à l’abri de la lumière. En effet, ces produits naturels sont fragiles : ils s’oxydent avec le temps et deviennent rances (c’est tout particulièrement le cas de l’huile de Macadamia par exemple). Certaines huiles végétales (telle que l’huile d’amande douce) peuvent aussi être allergisantes : je vous préconise d’effectuer un test en appliquant une petite quantité dans le pli du coude lors de votre première utilisation.
Nous voici à la fin de la première partie de notre voyage au sein du si vaste univers végétal. La balade vous a plu ? Alors je vous propose de poursuivre notre périple et d’embarquer sans plus attendre à la découverte des huiles essentielles. Je vous invite également à découvrir (ou plutôt redécouvrir) une plante incroyable qui ne mérite absolument pas sa bien mauvaise réputation : La grande ortie