Les huiles essentielles
Les huiles essentielles sont de véritables trésors de la nature. Chacune d’elle est unique, avec ses vertus, sa propre « personnalité » et ses précautions d’utilisation. Je vous propose donc d’explorer ensemble les notions élémentaires de ce domaine infiniment vaste et passionnant.
Qu’est-ce qu’une huile essentielle (HE) ?
Est appelé « huile essentielle » le liquide concentré et hydrophobe des composés aromatiques volatils d’une plante. Il existe différents procédés d’extraction dont l’utilisation dépendra des plantes aromatiques en question, toutes n’ayant pas les mêmes fragilités ni les mêmes besoins pour nous offrir un résultat de la meilleure qualité. Découvrons sans plus attendre ces différentes techniques.
Les méthodes d’extraction
On en compte 4 principales :
- L’extraction mécanique
Cette technique dite par pression à froid est spécifiquement réservée à la récupération des HE d’agrumes, leurs composés aromatiques se logeant dans leur peau (dans le zeste précisément). Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’une extraction par l’écorce du fruit, on ne devrait pas parler d’huile essentielle mais « d’essence » (essence d’orange ou essence de citron par exemple).
- L’extraction à la vapeur d’eau
La plupart des huiles essentielles sont obtenues par distillation et entraînement par la vapeur d’eau. Ce procédé est de loin le plus répandu car il convient à une grande majorité de plantes. En effet, les huiles essentielles sont insolubles dans l’eau mais soluble dans la vapeur : lorsque cette dernière est envoyée sur la plante, elle se charge au passage de ces composants volatils. Après refroidissement, la vapeur redevient liquide et les huiles s’en désolidarisent par un processus de décantation : l’huile essentielle, moins dense, remonte au-dessus.
À noter que l’on retrouve en dessous le fameux hydrolat (aussi nommé eau florale ou hydrosol) : il s’agit de l’eau chargée des principes actifs du végétal suite à la distillation. D’une bien moindre concentration, les hydrolats sont à privilégier par les femmes enceintes, les enfants et plus généralement par tous les publics fragiles.
Le temps complet de distillation doit être respecté pour l’obtention d’un produit final de bonne qualité qui dévoilera ainsi tout son potentiel.
La faible quantité d’huile essentielle contenue dans les végétaux explique son coût élevé : il faut parfois plusieurs tonnes de plantes pour obtenir un litre d’HE… Près de 4 tonnes de pétales de rose sont par exemple nécessaires à la confection d’un seul litre d’HE de rose de Damas !
- L’extraction aux solvants volatils
Comme pour l’huile végétale, cette méthode se pratique avec des solvants tel que l’hexane (le plus utilisé actuellement). Les molécules odorantes ainsi extraites de la matière première végétale se présentent sous une forme semi-solide voire solide : le produit obtenu est alors appelé « concrète ». Ladite concrète peut ensuite être lavée à l’alcool, filtrée (pour en éliminer les corps gras) puis distillée. On obtient alors un liquide concentré que l’on nomme « absolue » (à noter que l’absolue est un produit non thérapeutique : il est utilisé en parfumerie et dans l’industrie des cosmétiques).
Ce procédé a remplacé l’enfleurage, une méthode d’extraction par les graisses qui s’avère très coûteuse. L’enfleurage est cependant toujours utilisé pour des fleurs dont les molécules aromatiques sont trop fragiles pour une extraction soumise à la chaleur (c’est le cas du jasmin par exemple).
- L’extraction au CO2 supercritique
Cette méthode récente repose sur l’utilisation du dioxyde de carbone en phase fluide supercritique. Lorsque le CO2 est mis sous pression et porté à une température supérieure à 31°C, il présente un état intermédiaire entre le gaz et le liquide. Dans cet état dit « supercritique », il a la particularité de dissoudre de nombreux composés aromatiques de tissus vivants (sans laisser de trace de produits potentiellement toxiques comme les solvants). Ce procédé, bien que nécessitant un équipement onéreux, permet d’obtenir des huiles essentielles de qualité en quantité grâce au très fort pouvoir extractif du CO2.
Maintenant que nous avons fait le tour des principales méthodes permettant d’obtenir une HE, entrons plus profondément sur le territoire de ces fameuses « fées-guérisseuses » 🙂
Introduction aux huiles essentielles
Considérées par les civilisations anciennes comme « l’âme et l’esprit des plantes », les huiles essentielles étaient jugées éminemment précieuses. Autrefois, seuls les chamans, les prêtres-médecins ou les nobles avaient le droit de les employer.
Comme tant d’autres médecines traditionnelles, les vertus thérapeutiques des plantes ont toutefois été occultées par l’apparition, au siècle dernier, des traitements chimiques de la pharmacie moderne. De part la tendance actuelle qui prône un retour à une médecine naturelle, l’aromathérapie est à nouveau considérée comme un outil thérapeutique à part entière.
Très concentrées d’un point de vue biochimique, les huiles essentielles sont en effet d’une efficacité redoutable (tant à titre curatif que préventif) dans de très nombreuses pathologies. Notamment parce qu’elles agissent à la fois sur le plan physique, émotionnel et énergétique. C’est d’ailleurs de leur propension à influer sur l’ensemble des composantes de l’être qu’est née l’olfactothérapie.
De part leur concentration, les huiles essentielles sont à manipuler avec précaution et parcimonie. Certaines peuvent être photosensibilisantes, dermocaustiques (irritantes cutanées), hépatotoxiques ou encore abortives… C’est pourquoi, avant toute utilisation, je vous recommande vivement de consulter un professionnel afin qu’il vous guide vers les huiles les plus appropriées (en fonctions de vos besoins et problématiques), mais aussi vers la voie d’administration la plus adéquate ainsi que le dosage le plus optimal. C’est d’ailleurs toute la raison d’être de la séance de conseils en aromathérapie que je vous propose ;-).
La plupart du temps, les huiles essentielles sont contre indiquées aux femmes enceintes ou allaitantes ainsi qu’aux enfants en bas âges (certaines HE offrent tout de même une possibilité d’utilisation à partir de 3ans, 7ans ou 12ans). Comme stipulé dans la première partie de cet article, les hydrolats (bien moins concentrés que leurs cousines) seront alors plus adaptés.
Afin de vous assurer de la bonne qualité d’une huile essentielle, il est préférable d’opter pour celles issues de cultures Biologiques ou sauvages. Cela doit être indiqué sur l’étiquette du flacon, tout comme le nom de l’huile en latin, sa provenance, la partie de la plante distillée et les principales molécules biochimiques présentes (le chémotype).
Avez-vous déjà consulter mon article sur les huiles végétales ? C’est par ici. Vous pensez connaître l’ortie ? Vous êtes sûr ? Une petite vérification s’impose 😉 La grande ortie